21 Septembre 2012
Marie-Antoinette, cherchant à fuir la Cour de Versailles, commande en 1783, son Hameau. Elle y retrouve régulièrement les charmes de la vie paysanne, entourée de ses dames de compagnies. L’ensemble devient d’ailleurs une véritable exploitation agricole, dirigée par un fermier, dont les produits alimentaient les cuisines du Château. Sous le Premier Empire, le Hameau est remeublé avec délicatesse pour l’Impératrice Marie-Louise.
La Maion de la Reine est l’édifice le plus important du Hameau. Il comporte, en réalité, deux bâtiments distincts et
reliés par une galerie de bois, décorée de pots de fleurs en faïence blanche et bleue au chiffre de Marie-Antoinette : à droite, la maison de la Reine proprement dite, comprenant au
rez-de-chaussée une salle à manger et un cabinet des jeux, et à l’étage un grand salon, un petit salon et un cabinet chinois ; à gauche, la maison du Billard, comprenant au rez-de-chaussée une
salle de billard, et à l’étage un petit appartement.
Du haut de la galerie, la châtelaine de Trianon, simplement vêtue d’une robe de mousseline blanche et coiffée d’un chapeau
de paille, pouvait suivre des yeux les travaux de champs.
A peine le premier jardin aménagé aux abords du Petit Trianon fut-il terminé que Marie-Antoinette songea à en établir un second, dans son prolongement vers la porte Saint-Antoine. Sur ce nouveau territoire, la Reine développa un aspect déjà antérieurement ébauché par Louis XV à la Ménagerie de Trianon : le goût rustique. Entre 1783 et 1787, le Hameau fut donc réalisé dans l’esprit d’un véritable village normand, avec un ensemble de onze maisons réparties autour du Grand Lac. Cinq d’entre elles étaient réservées à l’usage de la Reine et de ses invités : la Maison de la Reine, le Billard, le Boudoir, le Moulin et la Laiterie de Propreté.
Chaque maison avait son petit jardin, planté de choux pommés de Milan, de choux-fleurs et d’artichauts, entouré d’une haie de charmille et clos d’un palis de châtaignier. Les rampes des escaliers, galeries et balcons étaient garnies de pots en faïence de Saint-Clément, aux couleurs blanche et bleue, contenant jacinthes, quarantaines, giroflées ou géraniums. De petits vergers étaient plantés de pommiers et cerisiers. Sur les murs des maisons et les berceaux ombrageant certaines allées, couraient des plantes grimpantes. Une escarpolette fut aménagée en 1785 pour les enfants royaux, puis rapidement démontée. En 1788, un jeu de boules fut également aménagé.
Le Moulin est établi au bord du lac et sur un bras d’eau en provenant, le Moulin permettait avec sa roue de moudre le grain, et possédait également un lavoir. Il était au service du petit village.
Point de départ des promenades en barque sur le lac, la Tour de la Pêcherie dite Tour de Malborough abrite le matériel utilisé pour la pêche au brochet ou à la carpe. Sa partie haute sert d’observatoire permettant de communiquer par des signaux avec le château de Versailles. Son nom, reflet de l’anglomanie à la mode, rappelle la chanson composée en 1722 à la mort du duc de Malborough.
Quatre maisons étaient réservées à l’occupation paysanne : la Ferme et ses annexes, la Grange, le Colombier et la Laiterie de
Préparation. La Ferme était située à l’écart du village et abritait un cheptel varié : petit troupeau de huit vaches et d’un taureau, dix chèvres et des pigeons. Une maison était réservée à
l’usage domestique : le Réchauffoir, où étaient préparés les plats pour les dîners donnés à la Maison de la Reine ou au Moulin.
Selon le désir de la Reine, des animaux venus de Suisse sont élevés dans la Ferme : vaches, taureau, veaux,
« biques », chèvres, moutons et un « bouc blanc et pas méchant ». Son porche est surmonté de deux boules de pierre.