16 Mai 2012
Claude Monet a vécu de 1883 à 1926, soit près de quarante-trois ans, dans sa maison de Giverny. Passionné par le
jardinage autant que par les couleurs, il a conçu son jardin de fleurs et son jardin d’eau comme de véritables œuvres. En se promenant dans son jardin et dans sa maison, les visiteurs ressentent
toujours l’atmosphère qui régnait chez le maître de l’impressionnisme et s’émerveillent devant les compositions de fleurs et devant les nymphéas qui ont été ses sources d’inspiration les plus
fécondes.
Les jardins de Monet sont divisés en deux parties, un jardin de fleurs devant la maison, qu'on appelle le Clos Normand, et un jardin d'eau d'inspiration japonaise de l'autre côté de la route. Les deux parties du jardin de Monet s'opposent et se complètent.
Ce Clos Normand d'environ un hectare, Monet le transforme en un jardin riche en perspectives, en symétries et en couleurs. Le terrain se découpe en plates-bandes où les massifs de fleurs de différentes hauteurs créent les volumes. Les arbres fruitiers ou d'ornement dominent les rosiers grimpants, les tiges élancées des roses trémières et les masses colorées des annuelles. Monet mêle les fleurs les plus simples aux variétés les plus recherchées.
L'allée centrale se couvre d'arceaux sur lesquels poussent des rosiers grimpants. En écho, d'autres rosiers couvrent les balustrades qui longent la maison. A la fin de l'été des capucines envahissent le sol de l'allée centrale.
Claude Monet n'aime pas les jardins organisés ou contraints. Il allie les fleurs en fonction de leurs couleurs et les laisse pousser assez librement.
En 1893, dix ans après son arrivée à Giverny, Monet achète le terrain qui voisine sa propriété de l'autre côté de la voie de chemin de fer. Il est traversé par un petit cours d'eau, le Ru, une dérivation de l'Epte. Malgré l'opposition des voisins paysans qui craignent qu'il empoisonne l'eau en y plantant des végétaux bizarres, mais avec le soutien de la Préfecture, Monet y fait creuser un premier petit bassin. Dans une lettre au préfet de l'Eure, il déclare : "Il ne s'agit là que d'une chose d'agrément et pour le plaisir des yeux, et aussi d'un but de motif à peindre ; je ne cultive dans ce bassin que des plantes telles que nénuphars, roseaux, iris de différentes variétés qui croissent généralement à l'état spontané le long de notre rivière, et il ne peut être question d'empoisonnement de l'eau."
Par la suite le bassin sera agrandi pour atteindre ses proportions d'aujourd'hui. Le jardin d'eau tout en asymétrie et en courbes, s'inspire des jardins japonais que Monet connaît par les estampes dont il est un fervent collectionneur. On trouve dans ce jardin d'eau le fameux pont japonais couvert de glycines, d'autres ponts plus petits, des saules
pleureurs, une forêt de bambous, et surtout les fameux nympheas qui fleurissent pendant tout l'été. Le bassin et la végétation qui l'entoure forment un monde clos, indépendants de la campagne alentours.
Jamais encore un peintre n'avait à ce point façonné son motif dans la nature avant de le peindre, créant son oeuvre deux fois. Monet y puise son inspiration pendant plus de vingt ans. Après la série des ponts japonais il se consacre à celle des nympheas, jusqu'aux gigantesques décorations de l'Orangerie. Toujours à la recherche de brumes et de transparences, Monet s'attache de plus en plus aux reflets dans l'eau, une sorte de monde inversé transfiguré par l'élément liquide.
Monet a peint son pont 45 fois ! Pour le construire il a fait appel à un artisan local. Au moment de la restauration du jardin le pont était trop abîmé pour être récupérable. Il a dû être reconstruit par une entreprise de Vernon. Il est entièrement constitué de bois de hêtre.
Les glycines qui le couvrent ont été plantées par Monet.
A la mort de Claude Monet en 1926, la maison et le jardin reviennent à son fils Michel. Il n'y habite pas et c'est la belle-fille de Monet, Blanche Hoschedé, qui veille sur la propriété. Malheureusement après la deuxième guerre mondiale le jardin et la maison sont négligés. En 1966 Michel Monet lègue la propriété à l'Académie des Beaux-Arts.
En 1977 Gérald van der Kemp est nommé conservateur de Giverny. André Devillers, qui avait eu la chance d'accompagner Georges Truffaut, un éminent jardinier souvent invité à la table de Monet, l'aide à reconstituer le jardin tel qu'il était à l'époque du Maître.
Toutes les informations sur le Jardin de Claude Monet proviennent du site : http://giverny.org/gardens/jardins.htm