S'il ne reste aujourd'hui que d'imposantes ruines du Château de Montceaux-lès-Meaux, ce dernier était à la Renaissance l'un des lieux majeur du pouvoir en France et a connu bien des intrigues aux XVe et XVIe siècles.
Bâti au debut du XVe siècle par un riche banquier parisien, le domaine est acheté en 1555 par Henri II qui en fait don à sa femme, Catherine de Médicis. Celle-ci confiera à Philibert Delorme - architecte renommé qui contribua entre autres à la construction du Louvre ou du pont de Chenonceaux, et architecte principal du château d'Anet pour Diane de Poitier - la finition de la demeure principale. A partir de cette date, et sous le reigne des derniers rois Valois, le château de Montceaux-lès-Meaux sera le témoin de nombreux évènements historiques, dont notamment la réconciliation du parti du Roi avec les instigateurs de la Ligue.
En 1596, Henri IV fait cadeau du domaine de Montceaux à sa favorite Gabrielle d'Estrée. C'est à Jacques II Androuet du Cerceau qu'est alors confié l'embellissement du château. Issu d'une grande famille d'architecte, ce dernier participa à l'edification du Pont Neuf et de la Grande Galerie du Louvre à Paris. A la mort de Gabrielle d'Estrée, la reine Marie de Médicis devient propriétaire du château. Dernier architecte à participer à l'édification du domaine, Salomon de Brosse prend la direction des travaux a partir de 1601. Architecte atitré de Marie de Médicis, on lui doit entre autres le château de Coulommiers, la palais du Luxembourg à Paris, la facade du Parlement de Bretagne à Rennes ou encore la façade de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris.
Les plus belles heures de Montceaux sont toutefois passées. Si Louis XIII chasse encore sur le domaine, la cour et Louis XIV se tourneront plus volontiers vers Paris et Versailles. Le château de Catherine de Médicis n'est plus habité dès la fin du XVIIe siècle. Déserté à la Révolution Française, l'ensemble est détruit progressivement à partir de 1799, servant de carriere de pierre pour nombre des constructions alentours, dont le tunnel d'Armentières sur la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg.
Il ne reste aujourd'hui de ce joyaux de la Renaissance que quelques ruines au milieu de la végétation. Le portail principal de la cour d'honneur se dresse encore à l'entrée de l'ilôt central, accompagné de quelques pans de murs et colonnes. Les fragments les mieux conservés du domaine sont un pavillon d'angle encore intact (sur la droite de l'entrée, ces pavillons etaient jumeaux à l'origine) ainsi que l'imposant bâtiment des communs situé un peu à l'ecart et nécessitant de lourdes restaurations.