23 Avril 2016
Le projet du MOMA est né de la rencontre au Caire, au cours de l’hiver 1928 – 1929, de Abby, la femme de John D. Rockfeller Jr, et de Lillie P. Bliss, une collectionneuse et mécène. Les deux femmes ont l’idée de créer un lieu consacré aux oeuvres que les autres musées refusent d’exposer. Mary Quinn Sullivan, que l’art moderne passionne aussi, va également se joindre à l’entreprise.
Il est intéressant de noter que, au cours de la guerre froide, le MoMA a été fortement utilisé par le gouvernement pour avoir une certain main mise sur la diffusion de l’art d’avant-garde, dont de nombreux artistes adhéraient aux théories marxistes. Même si la guerre avait mis fin à de nombreux idéaux d’extrême gauche, le climat d’après-guerre et le mccarthysme des années 50 ne pouvaient tolérer la promotion de tels artistes. D’un autre côté, le gouvernement était conscient que l’art contemporain pouvait représenter l’idéologie de la liberté qu’il souhaitait promouvoir. Mais ils ne pouvait le faire ouvertement. Dès lors, il se tourna vers la CIA, qui soutiendra le MoMA via des financements détournés et même en y transférant certains de ses membres. N’est-ce pas là tout le paradoxe d’un art censé illustrer la liberté d’expression ?